Spontanément Valdôtain.e.s 

Spontanément Valdôtain.e.s est un format vidéo original qui a pour objectif de favoriser sur le long terme une cartographie socioculturelle informelle de la jeunesse en Vallée d'Aoste.
Le but est de faire émerger grâce aux nouveaux outils de la communication le sentiment d'appartenance (ou non) des jeunes au territoire.

Pour ce faire, le format requiert l'utilisation d'un simple smartphone. De plus, chaque jeune devra écrire une présentation suivie de sa motivation et d'un découpage séquentiel (script) du sujet qu'il entend développer.

Les jeunes se filmeront (selfie) et filmeront leur environnement (lieux, objets et surtout les personnes) de manière intime et spontanée afin de rendre compte de ce que signifie pour eux vivre en Vallée d'Aoste. Ils devront réfléchir sur leur rapport au territoire, à l'identité, aux traditions, à la modernité, aux racines, etc...librement et sans tabou.

Le format Spontanément Valdôtain.e.s sera inséré dans la thématique du Concours Trèves ces prochaines années grâce au support du Conseil de la Vallée et de l'Assessorat des biens culturels, du tourisme, des sports et du commerce de la Région Autonome Vallée d'Aoste.

Tous les jeunes résidents de Vallée d'Aoste jusqu'à 29 ans peuvent, d'ores et déjà, participer à ce grand projet inclusif. Les vidéos tournées avec smartphone ne devront pas excéder 40 minutes. Toutes devront être tournées en utilisant la langue française pour les selfies et les interviews.

Les meilleures vidéos seront primées et feront l'objet d'un montage et d'une post-production professionnelle afin de les finaliser entre 4 et 8 minutes environ et seront diffusées sur le site internet de l'UPF Vallée d'Aoste.

La meilleure d'entre toutes les vidéos sera récompensée par une dotation de 2.500,00 euro correspondant à une formation au néo-journalisme ou un stage professionnel (compris frais de voyage et d'hébergement sur place) dans un pays francophone au choix du jeune primé.
Les prix successifs seront dotés en matériels multimédias.

L'objectif est ensuite celui de lancer le format Spontanément Valdôtain.e.s au niveau national en le rebaptisant Spontaneamente Italiano.a

Ci-dessous vous trouverez les 5 premières vidéos de ce format réalisées par les jeunes Ludovico Franco, Lorenzo Gallo, Noemi Giovannino, Céline Merlet et Silvia Pandolfini financé et soutenu dans le cadre du projet 1-2021 du programme des politiques éducatives de l'Assessorat de l'éducation, de l'université, des politiques de la jeunesse, des affaires européennes et des sociétés à participation régionale de la Région Autonome Vallée d'Aoste.

Vous trouverez également la présentation écrite de chaque participant ainsi que leurs impressions sur le projet et la formation suivis par leur réalisation vidéo.
JEUNES VALDOTAIN.E.S NOUS ATTENDONS DE RECEVOIR VOS PROJETS VIDEOS !!!
A VOS SMARTPHONES !

JOSEPH PEAQUIN
Conception et coordination du format Spontanément Valdôtain.e.s
Président UPF Vallée d'Aoste

PRÉSENTATION NOEMI
Je m’appelle Noemi Giovannino, j’ai 25 ans et je suis valdôtaine; dès que je suis petite l’art et la créativité ont toujours fait partie de ma vie, donc mon destin était déjà écrit: en fait, après le diplôme au lycée artistique d’Aoste j’ai vécu à Milan, ou j’ai obtenu la maîtrise en Media Design et Arts Multimédias.

Pendant ces dernières années j’ai eu pas mal d’expériences satisfaisantes dans la production audiovisuelle pour les réseaux sociaux; puis, quand tout à coup à cause de la pandémie, et à cause de l’absence de travail, j’ai préféré déménager et retourner dans mon petit pays à Donnas. Et je me trouve encore ici aujourd’hui, après deux ans, en attendant que nouvelles possibilités citoyennes s’ouvrent. Toutefois, dans cette parenthèse valdôtaine, quelque chose a changé...

Mise au courant par hasard de l’Union de la Presse Francophone, et à la suite des cours sur le thème du “néo-journalisme audiovisuel” conçu pour les jeunes, je n’ai pas hésité à me proposer pour des projets suivants; ça a été une surprise pour moi découvrir qu’en Vallée d’Aoste pouvaient exister des initiatives proches de mes intérêts professionnels; j’ai aimé d’être impliquée tout de suite pour un nouveau projet et en moins de deux mois, me voila ici a raconter une précieuse expérience.

Nous étions 5 jeunes au total, et ce qu'au début on s'attendait etre la création d’un format web classique sur “raconter la vallée”, dans un aspect a nos choix, au final a été bouleversé dans quelque chose de frais et inattendu, né au fil de nos pensées de façon spontanée: Spontanément Valdôtain.e.s est en fait le titre de notre travail. On nous a demandé de réfléchir sur “pourquoi nous nous sentons valdôtains”, en général en quoi un jeune qui habite en vda se sent appartenir à cette terre. Peut être une question banale ou étonnante pour quelqu’un, mais au contraire très profonde, car dans ce cas chacun de nous était oui valdôtain, mais de façons différentes; et quoi de mieux que le smartphone pour saisir notre vraie essence valdôtaine ? He oui, le portable est le must pas seulement des jeunes, mais de tous, donc pour transmettre notre message, le langage audiovisuel le plus puissant et efficace devait sans doute être celui du smartphone.

Donc de nouveau, au lieu d’une communication et d’un tournage classique, didactique, on a laissé l'espace à des vidéos moins techniques, en selfie; perte de qualité en faveur d’une meilleure humanité.
Et j’ai beaucoup apprécié ce type de choix, au delà de l'institution. Si premièrement on n’était pas si convaincus que cette expérimentation aurait fonctionné, au final nous étions tous satisfaits. Il faut du courage à partager de cette manière des morceaux de sa vie. On a été donc les pionniers de ce qu’on a imaginé être une successions de vidéos: les jeunes tout autour de la vallée seront les bienvenus a partager leur video témoinage.
Nos vidéos, en tout cas, se présentent dans une forme plus professionnelle, due aux différentes étapes de réalisation: un brainstorming, un script, puis le tournage et enfin le montage collectif.

En connaissant déjà les aspects de la post production je me suis amusée a intervenir et donner mes apports pendant cette phase. La dernière journée du cours a été enrichissante pour la rencontre avec une jeune vidéo-journaliste suisse, Virginie Maret; elle nous a apporté son témoignage pour ce qui concerne son travail dans une rédaction d’un journal en phase de “modernisation”, comment son rôle inédit a été introduit dans un secteur que jusqu’avant hier existait que sur le papier, ses efforts pour que la vidéo et les nouveaux formats pour le web y soient de plus en plus intégrés. Nous avons même regardé un de ses reportages, vraiment efficace et attrayant, la démonstration concrète de ses mots! Ses discours m’ont aussi permis de réfléchir de façon pratique et réaliste sur ce que je voudrai faire de mon travail, je la remercie pour ça.

En me ratachant au début de mon discours, pour ce qui me concerne cette expérience cela a été formatif de façon alternativf; au delà de la connaissance plus proche du monde du journalisme, j’ai développé plus en profondeur ce que je n’avais considéré avant, en particulier le lien et le détachement que j’ai vers la vallée. Une dichotomie dans laquelle je suis en train de vivre mais que, grâce a ce cours aussi, je crois de pouvoir mieux gérer.

SCRIPT NOEMI
Je suis chez moi, dehors, en train de chercher ma grand-mère depuis quelques minutes; je demande aide à mon grand-père, que je rencontre pas hasard, et je la trouve au final tout au sommet des escaliers de sa maison, elle fait coucou de les tentes.

Détachement : on voit la rue pendant que je me promène dans la campagne de mon pays et on entend ma voix: je suis en train de réfléchir sur mon avenir.

Je me présente, en selfie, assise sur l'herbe.
Toujours en selfie, on me suit pendant que je continue ma promenade, en continuant me présenter et introduire mon histoire, ma réalité, le bouleversement de ces dernier années par rapport à mon déplacement de Milan, pendant la pandémie.

Détachement; j’accompagne ma grand mère et on rejoint le potager, nous y restons et hors-champ et on entend de nouveau ma voix: je parle de comment ma relation avec la Vallée a changé depuis ces années et la dichotomie entre l’apprécier plus les choses / lieux / personnes et en opposition le désir de s’en fuir due a la sensation de fermeture; en alternance, les scènes dans le potager et moi en selfie pendant que je parle.

On reste sur moi en selfie, j’introduis comme ça ma réfection sur le mien sentir valdotaine, faisant une liaison avec l’attachement envers ma grand-mère; je réalise que je me sent valdôtaine que pour elle; pendant cela on alterne ma grand-mère dans le potager. Elle est un trésor vivant de traditions, mémoires, routine paysannes; en fait le symbole de l’être valdôtaine. Donc elle est le fil rouge qui me lit moi à cette terre.

On voit ma grand-mère assise dans sa cuisine, je lui pose une question sur Milan; détachement, moi en selfie. J’ajoute que mon orgueil d’appartenir à la vallée grandit quand en réalité je suis loin d’elle, dans la ville. On continue à voir en alternance mon discours en selfie et mes questions à ma grand-mère sur son être valdotaine, de l’hypothèse de vivre “autre” que la sienne, sur le fait qu’elle est heureuse que maintenant j’habite ici…

De nouveau on me voit me promener, parler de les aspects en commun et en contraste entre moi et elle; le montage retourne en parallèle mais rapide, entre elle qui marche et moi que je marche, dans la même position.
On voit la route, enfin, en entendant hors-champ mes dernières pensées.

SPONTANÉMENT CÉLINE

PRÉSENTATION CÉLINE
Je m’appelle Céline Merlet, j’ai 22 ans – à l'état civil, alors que dans l’âme 8 et demi – et bientôt je vais terminer la première partie de mon parcours universitaire. Depuis que je suis toute petite, j’aime créer des contenus ciblés en écrivant en vers pour fêter les anniversaires et les grandes occasions. Il s’agit d’une passion qui est née avec moi et qui, au fur et à mesure que j’ai grandi, a mûri dans mon esprit. En effet, je me suis aperçue que ce que j’aimais étaient le son de la langue, son rythme, les images que je réussissais à dessiner en choisissant les mots et en les liant dans des histoires et, surtout, les émotions que je pouvais ressortir ou faire ressortir chez moi et chez les personnes pour qui je créais. Pour cette raison, je pense que ce n’est pas un hasard si l’autre grande passion que je nourris est la musique, composée, elle aussi, de sons et de rythmes conçus sur une narration capable d’évoquer des images et des émotions puissantes.

Je crois que les deux soient le peloton qui, déroulant devant moi, a dirigé mes choix jusqu’à maintenant. Et, comme dans les histoires tous les éléments prennent sens à un moment donné, je pense que le choix de fréquenter l’Université de la Vallée d’Aoste avait parmi ses buts celui de me faire arriver à connaître le monde de l’audiovisuel. En effet, grâce à un professeur de français, l’année dernière j’ai eu l’opportunité de participer à un cours de formation sur l’écriture, le tournage et le montage d’un fim-documentaire et de connaître Joseph et son travail, que j’ai découvert être un condensé de toutes mes passions.

La première expérience que j’ai faite m’a permis de m’approcher au monde de l’audiovisuel en comprenant ses possibles déclinaisons, ses instruments, ses règles et ses procédés et de m’appliquer dans la conception et l’assistance au montage d’un film-documentaire concernant la Vallée d’Aoste, ses traditions et son ouverture à celles étrangères à travers l’intégration. Sans même l’avoir prévu, l’expérience que je viens de terminer a représenté une sorte de continu thématique avec le premier travail car, au moment du choix du sujet, après un brainstorming très stimulant, nous avons choisi de raconter ce que pour nous signifie « être spontanément valdôtain ».

Cependant, cette fois, le format de réalisation, un format web, nous a permis d’élaborer notre sujet de façon en quelque sorte plus libre et « expérimentale » par rapport à ce que j’avais connu en me rapprochant au reportage/documentaire, grâce aussi à l’aide du support de tournage choisi : le portable. En effet, c’est grâce à ce dernier si chacun de nous participants a pu tourner lui-même sa narration et lui donner une touche de fraîche spontanéité. En plus, avoir pu partager nos idées en phase d’écriture et développer nos découpages ensemble, ce qui avait été plus difficile pendant ma première expérience à cause des restrictions due au Covid-19, m’a permis non seulement de comprendre combien le travail d’équipe est fructueux, mais aussi d’apprécier la richesse découlant de la multiplicité d’interprétations d’une même réalité.

Être valdôtain, pour moi, n’avais jamais été sujet de réflexion, car, j’ai découvert, je l’identifie avec mon identité. Le développement de mon sujet, en effet, suit une journée de ma vie quotidienne, qui m’a démontré être ce que pour moi signifie, notamment, être spontanément valdôtaine : je ne veux pas dire que je vais tous les jours ramasser des pommes de terre ou manger de la soupe à base de légumes du potager et de Fontina, mais le lien au travail et aux produits du terroir est un élément qui, pour moi, a saveur de « valdostanité ». Au contraire, un mot en patois dans un discours en italien ou une réponse en italien à un discours en patois sont à l’ordre du jour, comme l’accordéon et la musique sont des ingrédients qui aromatisent « à la valdôtaine » mes journées.

Lors de l’écriture et du découpage, repérer visuellement du matériel à tourner n’a pas été trop difficile dans mon cas, mais si une fois face au caméra, valdôtaine je l’étais toujours, spontanée, bien moins. Avoir eu l’opportunité de jouer le jeu à 360° a été un super défi, mais « super » dans le sens de « fantastique ». Tout de suite mes mains tremblaient, je ne savais pas bien ce que je cadrais et je n’arrivais même pas à parler toute seule face à mon portable. Heure après heure j’ai pris un peu plus de confiance et j’ai réussi à regagner ma quotidienne spontanéité, qui m’a permis de m’amuser vraiment. Au bout du tournage et du montage, j’ai compris qu’émotion et précision technique sont deux éléments fondamentaux lorsqu’on fait de l’audiovisuel, deux éléments qui, dans mon imaginaire, appartenaient à deux types de personnes différentes. Joseph, au contraire, à travers son exemple, m’a montré que je me trompais et mon travail, de son côté, est témoin du fait que j’ai beaucoup à travailler là-dessus.

J’ai aimé pouvoir partager cette expérience avec 4 jeunes créatifs et passionnés, tous très différents par rapport à moi, mais en quelque sorte liés à l’audiovisuel pour un désir partagé de raconter. En plus, nous avons eu la chance de connaître une jeune fille qui travaille professionnellement dans le secteur de l’audiovisuel depuis quelques ans seulement, Virginie Maret, et son intervention, encore une fois témoin du fait qu’émotion et précision technique peuvent s’épouser, m’a transmis tout le dévouement et la passion qu’elle investit dans son travail en même temps que la détermination et le courage avec qui il faut avancer dans ce secteur.

Ce cours a été bref – une semaine en considérant le tournage aussi – mais il a été si intense qu’il a vraiment enrichit ma passion pour la narration et m’a remplie d’envie de continuer à créer et travailler là-dessus. J’ai l’impression que mon peloton va m’amener sur un chemin de plus en plus raide, mais j’aime la montagne et je sais que fatiguer, lorsqu’on monte, vaut le jeu.

SCRIPT CÉLINE
Je suis assise jambes croisées sur le parquet en chambre. Je cadre les photos que je tiens sur les genoux.
Ça c’est moi à la première rencontre des bandes valdotaines… 2009, j’avais dix ans et comme j’étais la plus jeunes ils mont primée de ce tata, je l’ai encore ici ! Mais ça me gênait un peu de rester là sur la scène avec toutes les gens qui me regardaient…
Je passe à la photo dans l’étui du tuba.
Là, voilà, j’aurais préféré me cacher comme ça dans la l’étui du tuba.
Je feuillette les photos, il y en a qui représentent moi, Mathieu et papa, d’autres de moi avec le tuba et Mathieu avec l’accordéon.
Papa aussi jouait dans la bande de Châtillon, c’est lui qui a adressé moi et Mathieu à la musique… à la musique en général, mais aussi à l’accordéon, mais c’est plutôt mon frère qui, de ce côté-là, a hérité la passion… moi, avec le tuba, je l’accompagne.
On entend la musique. Je tourne la caméra sur moi.
Voilà, la musique est dans le sang, mais il faut s’entraîner… mon frère est déjà en train de le faire et… il faut que je le rejoigne.
Mathieu m’appelle.
Je dis, J'arrive.
Je descends en courant les escaliers, en me cadrant en selfie.
J’arrive toujours en selfie au bout des escalier je tourne la caméra sur Mathieu qui est dans le salon et joue.
Je dis attends, je prends le tuba. Mathieu dépêche-toi. Cut.
Je cadre en selfie moi qui s'assied à côté de Mathieu qui me dit ce qu’on va jouer.
Reprenons les mêmes qu’on a fait la semaine dernière à la fête de Zerbion.
Mathieu part à jouer et puis je pars aussi.
Musique
En patois on entend la voix de papa qui nous appelle pour le dîner.
Venez, c’est prêt.
Je dis oui, j’arrive.
Je cadre maman qui arrive de la cuisine e met la soupe.
Je dis mmm… soupe.
Derrière arrive papa avec l’assiette des fromages et je vais sur lui avec la caméra.
Il dit en patois un beau morceau de fromage.
On est tous assis.
En cadrant papa je lui demande Papa, est-ce qu’il y a encore de fontina ?
Papa en patois figüra te… tiens met.
Moi eh, soupe sans fontine, c’est quoi.
Je cadre les cordes de fontine ; je dis la fontiiine.
Sur ce cadrage papa dit demain, il faut ramasser les dernières pommes de terre.
Je vais sur lui qui se verse un verre de vin.
Maman dit je travaille demain, je ne peux pas t’aider ; Mathieu dit moi je ne suis pas là, non plus, moi un peu plaintive bon je peux venir.
Encore quelque plan du dîner.
Cut.
Je suis en chambre prête à me coucher et j’explique en selfie pourquoi, même si je comprends le patois, je préfère m’exprimer en italien ou en français.

Même si, tout petits, mon frère et moi, nous avions appris le patois à la maison, dès que nous sommes allés à l’école, nous avons commencé à parler en italien. En fait, beaucoup d’enfants ne connaissaient pas le patois et donc, très rapidement, nous avons perdu le dialecte. C’est vraiment dommage, mais… du coup, quelques fois, des mots en patois nous échappent encore, mais la plupart du temps nous nous exprimons en italien ou, lorsque nous en avons l’occasion, en français, la deuxième langue qu’on apprend dès que l’on commence à aller à l’école. Cela peut paraître étrange que nous parlons italien, français et patois, tout dans la même famille, mais… en fait, il s’agit de la spontanéité d’être valdôtains. Cut.

Plan sur Bach au réveil. Plan du matin, du petit-déjeuner.
Je cadre moi sur le pick-up – prête pour aller ramasser les pommes de terre – et Bach qui monte. Je lui parle de ce qu'on va faire.
On va où Bach ? Oui, ramasser les pommes de terre. Tu es content, hein ?
Je regarde le panorama et je soupire.
Dis-moi Bach, n’est-ce pas un paradis vivre ici ?
Je tourne la caméra sur le panorama. Quand nous arrivons près du champ je cadre les vignes, les prés avec l’irrigation et les montagnes dans l’arrière-plan. Je m’adresse à Bach en disant :
Tu sais, tous ces sons… l’eau, le bruit du pick-up sur le chemin de terre, le vent… Ils me font souvenir de…
Je tourne la caméra vers moi.
De la musique des alpes… la chanson, tu t’en rappelles Bach ?... Non, tu t’en rappelle plus… c’était…
Je chante.
Je tourne à nouveau sur le panorama.
Fondu sur la musique.

SPONTANÉMENT SILVIA

PRÉSENTATION SILVIA
Je suis Silvia Pandolfini, j'ai 18 ans et je fréquente la dernière année du lycée artistique, après lequel je voudrai changer complètement secteur d’étude; toutefois toujours en utilisant ma créativité, mais de façon très différente. Jusqu'à ce jour j'ai exploité ma créativité dans le dessein, dans l’écriture et dans l’audiovisuel. Depuis plus d’un an je collabore avec le journal online Aostasera, je pratique l'athlétisme et il y a quelques mois j’ai ajouté à mon expérience journalistique des compétences en thème de reportage et documentaire, toujours grâce à la formation de Joseph.

J’avais un intérêt pour la création des vidéos déjà avant, mais j’avais oublié cette passion. Je l’ai reprise et consolidée grâce à cette première expérience. Pour la former encore plus et pour m’instruire sur d' autres types de vidéo, j’ai décidé de prendre part à ce cours aussi.

Et voilà, maintenant je sais aussi qu'est ce que c’est un format, j’ai développé les connaissances que j'avais appris dans l'autre cours et je les ai vu appliquées à cinq exemples différents. En effet, après quelques idées que nous avons écartées, chacun de nous a dû montrer le motif de son identité valdôtaine, de façon spontanée mais pensée, en utilisant le smartphone. Je suis restée surprise de cette technique: en général on pense qu’il faut être équipé de moyens précis pour faire de la vidéo, par contre j’ai constaté qu'on peut obtenir de très bon résultats avec son propre portable! C’est fantastique parce que nous en avons tous un et c'est pratique; maintenant je vois mon portable avec un œil différent, je sais que si j'ai une narration à faire je pourrai l’enregistrer.

Je n’avais jamais réfléchi sur mon identité d'habitant de la Vallée d'Aoste, et j’ai conclu que je me sens valdôtaine pour la connaissance de la langue française. C’est grâce à notre région si nous l'étudions dès l’école maternelle et c'est pour ça que j'ai décidé d’établir ma narration sur mes cahiers de français de l'école élémentaire. Par conséquent j’ai développé le sujet avec le souvenir d’une chanson française et sur la possession du bagage que j’ai maintenant: un intérêt littéraire très fort.

Je sentais vrai cette identité, toutefois j'avais peur que mon récit fût trop court, donc j'ai ajouté à l’histoire mon amour pour la montagne. J’ai pris des vidéos dans mon pays et préparé des commentaires. Mais quand nous étions en train de monter ma vidéo, en effet c'était évident qu’ils n'étaient que hors sujet et forcés, donc nous ne les avons pas utilisés. Ma vidéo est courte, mais j'ai compris, une autre fois, qu'à la base de tout il faut avoir une narration précise et profonde. Et en effet c'est ce qui en est sorti. En plus, il faut être concret, mais avec une base théorique.

A partir de notre matériel intime et personnel nous avons travaillé ensemble. Pendant le montage sont sortis aussi des arguments différents et intéressants, qui m'ont inspiré et fait réfléchir. J'ai appris mes faiblesses et les limites de mon caractère, dont j’étais consciente mais que j’ai vu concrètement en me mettant en jeu. J’ai pris conscience de la “gravité” de mes points faibles; j’ai beaucoup à travailler.

Après cette semaine je me sens aussi remplie d’une sensibilité en plus. Il faut l'être beaucoup, pour créer des histoires vidéo. Virginie Maret, vidéaste et journaliste du journal suisse “Le Nouvelliste”, en a été la confirmation. Elle nous a montré en bref ce que nous avons appris dans ce cours, de façon pratique et attrayante, sans cacher les difficultés. J’ai lu en elle la vraie passion pour ce métier. Pour le moment, je ne pense pas que ceci peut être mon métier, cependant, pendant ce temps, j’ai des compétences que j'exploite déjà, une ouverture nouvelle, un intérêt en plus et des faiblesses sur lesquelles travailler.

SCRIPT SILVIA

Je suis assise par terre et je cadre mon premier cahier de français de l'école élémentaire. J’en lis l'en-tête: “Silvia Pandolfini. Année Scolaire 2009/2010”. Je tourne le portable vers mon visage, derrière en profondeur de champs il y a le mur. “Beaucoup de temps a passé, maintenant j’ai 18 ans!”. Je tourne le portable vers le cahier et je tourne les pages. “Ceci était mon premier cahier de français. Je me rappelle qu’aux écoles primaires le cahier de français était vert. Dès que j'étais petite, le français m'a été enseigné à parité de l'italien. J’habite à Pont-Saint-Martin, le dernier pays de la Vallée d’Aoste, et si j'étais née quelques kilomètres plus loin je ne connaîtrais pas cette langue de tous. Voilà, c’est juste en possédant cette connaissance que je me sens valdôtaine. J’aime savoir une langue à parité de ma langue de naissance, qui m’est enseignée dès ma naissance et est utilisée presque partout, c’est un aspect unique de ma région.” Je regarde aussi des feuilles de dictées et contrôles, le livre du lexique, répandus sur le tapis.

A l'école maternelle, la plupart des chansons que nous chantions étaient en français. Je doit avoir des chansons ici!”. Je laisse le téléphone par terre (donc on voit une prospective indéfinie, le plafond, à cause de ma précipitation à trouver le classeur) je prends le classeur. “Alouette! Ma mère me la chantait”.

Je cours chez ma mère, en selfie, je monte les escaliers, en selfie et ensuite je tourne le téléphone vers ma maman, en lui tendant la page de la chanson. Elle chante Alouette.

Je lui demande: “Mais tu as fait le collège à Ivrea; toutefois tu sais très bien le français, comment as-tu fait?”
“Si tu n' avais pas grandi en Vallée d'Aoste, penses-tu que tu connaîtrais cette langue?”
“Il n’y a pas de valdôtain qui ne sache pas le français. Je pense avoir compris l'identité valdôtaine. Je l’étudie depuis toujours, j’ai oublié de l’avoir appris. A-t-il été difficile pour moi de l'apprendre? Peux-tu me raconter mes premiers pas vers cette langue?”
“Imagine toi si le français nous a pas été enseigné. Nous aurions beaucoup plus de limites et moins de racines”.
"Ma grand-mère enseignait le français aussi?” “Elle l'aimait?" “Comment-elle l’enseignait?”

Je vais dans la chambre de mon frère. J’ouvre la porte et je le filme. "As-tu aussi fait le cahier de nomenclature?" Je m’assis à côté de lui. Je lui montre quelque page.

"Tu aimes étudier le français?"
"Non"
"Pourquoi? C'est beau de connaître une langue, nous avons fait des projets, correspondances, des sorties, sans le français tu n'auras rien compris dans beaucoup de voyages, nous sommes allés en France beaucoup de fois, souvent grâce à la connaissance de la langue. Puis c'est intéressant d'étudier une matière de façon constante et je trouve fascinant trouver indications, panneaux, tous traduit en français…" Avant je cadre lui, puis tous les deux en selfie.

Je vais vers la fenêtre toujours dans la chambre de mon frère, en selfie, je déplace le rideau et je regarde dehors.
Extradiégétique: “Mais voilà, à la base de tout il y a le milieu. J’avais pris pour acquis lui aussi. J’aime mon pays, il est équilibré: petit mais équipé. J’y suis grandie, avec ses traditions et ses endroits.”

Videos du mon pays.
“Voilà mon école élémentaire, ou j’ai commencé mon parcours scolaire.
Même si près de la frontière, je ne peux me sentir que valdôtaine.”

Sur mon balcon, je cadre la montagne, puis mon visage et je parle:
“Puis, il faut dire qu' il me suffit de monter un petit peu pour me trouver dans la montagne. Après tout, les panneaux traduits en français que j’aime lire autour de moi indiquent souvent des sentiers. Je me sens bien à l’aise parmi les bois, entourée par l'air froid et avec la liberté de marcher ou courir. La montagne est vaste, elle m' enseigne aussi la constance et la détermination. Les promenades en montagne sont fatigantes et raides, mais elles donnent un plaisir unique. Si quelqu'un me demande quels sont mes lieux préférés je répondrai: la montagne et les librairies. Voila, la montagne c'est où mon esprit se sent libre, inspiré et à l'aise. Je peux faire le même discours pour les librairies. La Vallée d'Aoste ne m'offre pas seulement la montagne, mais aussi la possibilité de lire dans une autre langue: le français et rendre mon amour pour les librairies, c'est-à- dire pour la littérature, plus grand encore.”

Tournage du pays, du marché, des personnes, les écritures en français.

Je suis sur le tapis. Je cadre mon dernier cahier de français. “Et ceci est mon dernier cahier de français. Celui de la quatrième année du lycée. Mon écriture est petite et articulée, pas plus grande et incertaine qu' au début de mon éducation. Ceci sont des notes, non plus des dictées. Je ne fais plus de contrôles de grammaire ou de verbes depuis trois ans. Les leçons de français traitent de la littérature, maintenant. Si je peux apprendre cette matière intéressante de façon sérieuse et approfondie c’est seulement grâce à mon appartenance à ce territoire. C’est grâce à ma nature valdôtaine. Grâce à ma région, le français a pris racine dans mon être. Ce sont les racines qui font me sentir valdôtaine.”

Je feuillette les pages, et je montre lentement le cahier, en haussant le téléphone. On voit les feuilles et les vieux cahiers de français: mes premiers pas vers la langue que maintenant je connais.

SPONTANÉMENT LUDOVICO

PRÉSENTATION LUDOVICO
Je suis Ludovico Franco, j'ai 18 ans et je suis né et j'ai grandi à Aoste. Je fréquente le Lycée Scientifique E. Bérard et je dois faire la dernière année, même si les sciences ne sont pas pour moi, puisque je préfère les arts. Après le lycée j'aimerais suivre mes rêves et mes passions, c'est-à-dire le cinéma, devenir réalisateur ou critique/historien cinématographique. C'est pour cette raison que j'ai participé au cours: c’est lié à l'audiovisuel, à l’acte de générer images et cela m'intéresse avant tout. Cela a été une opportunité vraiment constructive et utile pour l’avenir de mes passions. Je suis convaincu que tout dans la vie peut former notre expérience et j’ai voulu donc saisir pleinement cette opportunité de formation personnelle. Je n'avais jamais réalisé un contenu audiovisuel avec un professionnel comme Joseph, donc cette première fois m'a aussi beaucoup servi pour comprendre les points faibles sur lesquels travailler et les points forts à valoriser de ma créativité.

En faisant ce stage j’ai eu la possibilité de planifier et tourner moi-même les scènes. C'était un travail extrêmement stimulant sur le plan créatif, pour pouvoir essayer de filmer avec les bons plans, les meilleurs mouvements, etc. Pour moi qui je souhaite devenir réalisateur, ce fut donc une expérience très constructive pour pouvoir comprendre jusqu'où on peut aller en créant des images, même avec un appareil accessible (et sous estimé dans ses énormes ressources) comme un téléphone portable, et comprendre toutes les erreurs et imperfections qui peuvent être corrigées par l'expérience. En tant que première aventure avec l’audiovisuel, c'était vraiment satisfaisant et d'un excellent entraînement. J’ai même appris le concept de format que je ne connaissais pas! Dans cela le cours a dépassé mes attentes, car je n'imaginais pas que nous aurions eu la possibilité de tout tourner et de tout monter ensemble et avec des résultats aussi gratifiants. En outre le monde du journalisme ne m'avait jamais intéressé, mais grâce à ce cours, notamment lors de la rencontre avec la jeune journaliste suisse du “Le Nouvelliste” Virginie Maret, j'ai découvert que ce domaine n'est pas seulement l'écriture, il y a un monde immense derrière qui implique aussi l'audiovisuel et permet aussi un grand espace créatif.

Grâce à ce cours j’ai beaucoup réfléchi sur moi même. Pendant la phase de reprise je n'ai pas rencontré de nombreux problèmes, j'avais en tête mon idée précise de comment rendre les images, mais je faisais trop attention à l'aspect technique, à la construction scénique et moins à la possibilité de saisir la spontanéité de la situation à filmer. En fait, je n'ai pas suivi l’écrit pas à pas: par exemple dans la partie où je devais rencontrer ma tante, dans l'écriture initiale l'idée était de tourner la scène dans un autre lieu et d'une autre manière, mais plus tard je me suis adapté aux circonstances et je crois que c'était bien parce que c'était plus improvisé et moins planifié. Nous avons également écarté toute une grande partie, dans laquelle une amie de ma grand-mère parlait de son identité valdôtaine, car elle était hors contexte par rapport aux deux autres situations, toutes deux situées à Valgrisenche. Grâce à ce cours, j'ai vraiment eu l'occasion de redécouvrir mon intimité et mes origines de la Vallée d'Aoste: au début je n'aimais pas le sujet, je ne me sentais pas du tout à sa place et ça se sentait dans l'écriture. En fait, je n'ai réalisé que plus tard que les mots ne correspondaient pas aux images: ce que j'ai écrit n'était pas spontané, je parle par exemple de la montagne mais je ne l'ai jamais filmé. Ce que j'ai compris, c'est que dans les images j'ai inconsciemment et spontanément prêté attention aux objets, à ma maison, à la dimension familiale et non territoriale: c'est ainsi que j’ai trouvé ma Vallée d'Aoste.

SCRIPT LUDOVICO
Séquence 1: Moi et Valgrisenche (village de Planté)
Sur le bus/ voiture (cela dépend du moyen par lequel je monte à Valgrisenche): Silence; je me cadre; après prise de vue des montagnes par la fenêtre, tout en me cadrant.

Je descends du bus/ voiture, montrer moi et les montagnes/ les maisons derrière et cadrer aussi la voiture/ bus derrière moi et, en marchant: “Je me présente, je m'appelle Ludovico Franco et j'ai 18 ans. Nous y sommes, on peut déjà respirer un air nouveau, d'une maison qui me manque toujours. Je vous emmènerai dans les endroits qui me font sentir partie de cette terre, de ces montagnes, ou qui me font sentir de la Vallée d'Aoste. Je vais être honnête: je ne suis pas patriote, être du Val d'Aoste ne m'appartient pas. Je ne parle pas le patois et je ne connais pas ou ne participe pas aux traditions de cette région, je ne les aime pas et je n'ai pas l'impression qu'elles m'appartiennent. Mais cet endroit au contraire m'apporte des sensations différentes, je crois que se sentir partie de ce territoire dans un certain sens veut se sentir comme la Vallée d'Aoste.”

Je commence à marcher vers la maison: je filme aussi la même séquence sans parler.

“Maintenant je me dirige vers ma maison de famille pour revenir à mes racines valdôtaines, puisque je me sens appartenir à la Vallée quand je reviens ici. Pour moi c’est comme un petit voyage dans mon intimité et une partie de mes origines: J'ai une maison de famille ici et j'y venais souvent pendant l’été quand j'étais enfant. Être valdôtain signifie pour moi pour moi vivre dans un endroit détaché du monde, mis en évidence avant tout par la présence des montagnes qui l'entourent et l'isolent du reste. Être originaire d’ici, c'est aussi vouloir s'évader pour essayer de construire l'avenir, mais en même temps être incroyablement attiré par celui-ci, avoir de la nostalgie et revenir plein de joie lorsqu'on voit les sommets des montagnes. Quand on arrive ici, je sens une identité que je ne ressens pas ailleurs, même pas à Aoste.”

Présentation de la maison: Je cadre l’ouverture de la porte, je cadre l'intérieur et je me rapproche vers certains objets traditionnels et symboliques (photos, objets de la tradition, arcs de pierre, assiettes), tout en filmant lentement et fluidement. Je filme la même scène sans parler.

“Ces choses me donnent le sentiment d'appartenir à la Vallée d'Aoste, puisque ce sont des objets typiques qui étaient de mes grand-pères etc.”

Je me dirige vers la chambre  “Les animaux de chasse Encadrer la marmotte de mon grand-père sont un élément direct de cette terre, comme la pierre et le bois. C’est un émouvant lien avec la terre et ces matériaux. À propos de mon grand-père, voilà une de ses photos: Encadrer la photo Mon grand-père maternel est né ici, mais je ne l’ai malheureusement jamais rencontré. Il est mon lien valdôtain direct que je n’ai jamais eu dans certain sens, mais je pense que ma faute de lien avec cette terre c’est aussi due au fait que je n’ai jamais connu mon grand-père.”

Faire des gros plans des détails des objets.
Filmer lentement la photo avec au centre la tête de mon père.
Promenade vers le cheval: Je me cadre me promenant, derrière moi la maison et les montagnes. Je filme la même scène sans parler. Faire des détails du cheval.

“Maintenant je suis en train d’aller vers le cheval de ma sœur, avec lequel je faisais beaucoup de promenades quand j’étais plus petit, mais grandissant, je me suis de plus en plus éloigné de cette terre. Aussi le rapport entre homme-animaux-nature est fondamental en Vallée d’Aoste, comme s’ils sont trois éléments indivisibles.”

Je film le cheval pendant que je le caresse, sans parler
S’il y a trop de vent, faire la scène filmant le cheval de la fenêtre.

Séquence 2: L’amie de ma grand-mère (à Aoste)
Je filme quand elle arrive à la porte. Je suive le parcours jusqu’à la table, elle s'assit avec ma grand-mère, moi face à eux. Je filme aussi des moments de convivialité, le déjeuner etc.

(D’abord en italien grand-mère / amie) “Grand-mère, pourquoi ne parles-tu pas français?”
“Toi par contre que tu es né ici et que tu as fait l’école ici…”
Ma grand-mère donne le café à son amie et va hors de scène.
“Présentez-vous un peu, d'où viens-tu ici dans la Vallée? Qu'est-ce que signifie pour toi d'être valdôtaine? Comment était-ce pour vous de revenir ici chaque fois après tous les voyages que vous avez faits à travers le monde? Au contact de personnes si différentes, as-tu jamais réfléchi sur la notion d'identité?”

Demander de montrer des photos symboliques pour elle (de l’Afrique et de la Vallée d’Aoste), la faire lever de la table pour aller sur le canapé et la reprendre en faisant ça, puis cadrer les mains qui effeuillent les photos. Elle s'assit sur le sofa, derrière il y a un mur.

Séquence 3: Ma tante (à Valgrisenche, Village de Prariond)
Je filme quand elle vient m’ouvrir la porte. Brève conversation. Elle prépare le café (?).
“Comment était-il vivre ici, loin du reste du monde? Qu'est-ce que cela signifiait pour vous de vous éloigner d'ici, de vous marier et de vivre à Aoste, en enseignant le français? Mais tu retournes toujours ici, n’est ce pas? Comment as-tu vécu les changements de la vallée?”.
Elle cherche des photos de son enfance et ses origines, je la cadre en faisant ça, rapprochant le portable aux photos.

Après ça, on sort (je la filme quand elle ferme la porte, suivant tout son parcours etc.). Je la cadre pendant qu'elle se promène dans le petit village (s’il y a d' autres anciens, elle les salue, intimement). Plan final avec elle qui s’éloigne. Fixe.

SPONTANÉMENT LORENZO

PRÉSENTATION LORENZO
Je m'appelle Lorenzo Gallo et j'ai 22 ans. Maintenant je sais où je devrai partir pour commencer mon projet de divulgation de l'histoire avec l'audiovisuel. Maintenant je sais que ma fragilité la plus évidente est représentée par les cadrages. Par contre, ça ne signifie pas que je n’ai aucune autre chose à améliorer. La leçon la plus importante que j’ai apprise au fur et à mesure que je participais au laboratoire est que, pour produire un contenu audiovisuel de niveau professionnel, il faut beaucoup d'entraînement et encore plus d'esprit critique. Comme dans tous les autres domaines il y a quelqu’un déjà doué au départ et quelqu’un d’autre qui doit travailler plus pour obtenir des résultats qui à quelqu’un d’autre pourraient paraître élémentaires. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne se “donne pas pour vaincus”  (excusez moi l’italianisme) et que s'entraînant on puisse rejoindre un niveau tel que en regardant les premiers travaux on puisse ensuite en rire et dire “J’étais vraiment faible”.

SCRIPT LORENZO
Présentation au balcon: “Je n'ai aucune racine qui m'attache à cette vallée, mon père est Uruguayen, ma mère piémontaise mais ça ne me rends pas hostile, ni étranger à la Vallée d'Aoste, après tout Nous sommes tous arrivé en Vallée d’Aoste pour une migration, loin ou proche qu'elle soit. Donc je la vie, de façon pratique.”

Vue panoramique du jardin.
Sara qui me fait voir les photo pendant qu'elle les commente.
Détachement où je cadre mon père qui grille la sado et je lui demande qu'est ce que c'est il me l'explique «Qu'est ce que fait un asador en vallée d'aoste?»
(signification d'asador en surimpression).
Photo de quand mon père était tout juste arrivé en Vallée d'Aoste (plans de coupe).
Cadrage de la table.
Scène conviviale à table.
J'attends que Giu et ibra qui retournent à la maison et je vais avec eux en voiture.
Cadrages des dialogues dans la voiture.
Nous sortons de la voiture et je dis: ”Et maintenant je vais vous montrer un autre aspect de la Vallée d’Aoste, celui de l’inclusion!”
On rentre dans l'immeuble.
Ascenseur, cadre fixe sur nous 5 sur le miroir de l'ascenseur.
On parle, “Comment est vue un couple comme la vôtre en Vallée d'Aoste?” 
Si vous pensez à votre fils dans 10 ans vous croyez qu'il sera content de vivre en Vallée d'Aoste?”
Et vous, vous seriez heureux de le faire grandir ici ?”
Je les salue et je descend en cadrant la porte qui se ferme.
Quand on arrive à la maison je caresse Simba mon chien qui aboie et je lui dis: “Ooooh arrête" !
Je l’amène faire une promenade sur la route en terre, cadre mouvementé pendant que je promène Simbaaa.
Pendant qu'on s'achemine je demande à Sara qu'est ce qu'elle trouve de semblable et de différent avec la Valtellina ?
Cadrage des baignoires à côté de la route en terre.
Autres Cadrages Panoramiques au retour.
Cadrage maintenant que je démarre la voiture
Sara tient le portable et fait un vidéo Selfie où on parle de ce qu’on se attend du film.
Salle du cinéma pour quelque seconde avant que le film commence.
Quelques cadrages du film.
Scène quand je sors, automobile musique.
Je cadre ce que je vois quand j'arrive à la maison.
Pendant que je suis dans mon Jardin je dis: “ Oui, je n'ai pas de racines ici, mais j'y vis, tu peux nier ton attachement à cette vallée combien tu veux, mais tu peux pas nier d'en être partie”.

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