Le Forum francophone

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Le Forum francophone est le bulletin quadrimestriel de la section de la Vallée d'Aoste de l'Union de la Presse Francophone-UPF.

Directeur responsable du Forum francophone: Leonardo Tamone

Les numéros

Le forum francophone décembre 2023

Le forum francophone décembre 2023 (format pdf)

Le forum francophone juillet/août 2023

Le forum francophone juillet/août 2023 (format pdf)

Le forum francophone décembre 2022

Le forum francophone décembre 2022 (format pdf)

Le forum francophone décembre 2021

Le forum francophone décembre 2021 (format pdf)

Le forum francophone décembre 2020

Le forum francophone décembre 2020 (format pdf)

Le forum francophone décembre 2019

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Le forum francophone      avril 2019

Le forum francophone avril 2019 (format pdf)

Le Forum Francophone - décembre 2023

Le forum francophone - décembre 2023

Le Forum Francophone - juillet/août 2023

Le forum francophone - juillet/août 2023

Le Forum Francophone - décembre 2022

Le forum francophone - décembre 2022

Le Forum Francophone - décembre 2021

Le forum francophone - décembre 2021

Complément au numéro Le Forum Francophone de décembre 2021

Article de SYLVIE BANCOD sur la Francophonie et d'ALINA CORTESE sur l'Architecture des Alpes occidentales.

La Francophonie : quelques axes de sa mission.
de SYLVIE BANCOD

C’est la ratification du Traité de Niamey qui a marqué sa naissance institutionnelle le 20 mars 1970, voici donc quelques éléments qui caractérisent globalement la politique francophone. Pour apporter ces éléments, il faut tout d’abord analyser le concept de francophonie ainsi que les grands axes qui sont à la source de ses actions.

Histoire et évolution du concept
L’histoire nous apprend que à l’origine, à la fin du XIX siècle, la francophonie était un concept essentiellement linguistique, c’est le géographe Onésime Reclus qui utilisa ce terme en premier, vers 1880, dans l’ouvrage « France, Algérie et colonies » cette première « francophonie » rassemblait les locuteurs et parlants français, nombreux dans le monde du fait de l’impact colonial et de la puissance de la France. La deuxième francophonie fut celle de Senghor. Le terme connait un renouveau dans les années 60 dans le contexte des « jeunes indépendances ».La francophonie se définit alors fille de la décolonisation et se situe dans le cadre plus vaste de la reconstruction post coloniale sur les débris des empires coloniaux. Ce furent ainsi les « pères fondateurs » Léopold Sédar Senghor, Hamani Diori, Habib Bourguiba et Norodom Sianouk présidents respectivement du Sénégal, du Niger, de la Tunisie et roi du Cambodge qui donnèrent un nouvel élan et renouveau à la communauté culturelle, une sorte de « Commonwealth à la française » issue du traité de Niamey ainsi que l’Agence de coopération culturelle et technique(ACCT) prévue par le traité.

Enfin avec la troisième francophonie mondialisée, celle du XXI siècle, on passe des communautés post coloniales aux ensembles mondialisés et de dialogue interculturel qui sont aussi un espace de solidarité qui répond à la question de l’utilité géopolitique de la francophonie. Cet espace désigne également les différentes institutions qui œuvrent dans le cadre de la Francophonie institutionnelle. Il s’agit en particulier, au niveau intergouvernemental, de l’Organisation internationale de la Francophonie l’OIF, des Opérateurs directs de la Francophonie : l’Agence universitaire de la Francophonie(AUF), l’Association internationale des Maires francophones (AIMF), TV5 MONDE, l’Université Senghor d’Alexandrie).

La Francophonie est marquée par la diversité des raisons et des motivations d’adhésion de ses membres, depuis ses débuts cependant elle rassemble à partir des liens linguistiques, un ensemble géopolitique autour de valeurs communes qui ont pour but : paix, démocratie, et droits de l’homme, langue française, formation et éducation  et la diversité linguistique et culturelle

Parmi les différents objectifs que se fixe la Francophonie, on trouve un axe véritablement politique. C’est celui qui concerne les droits de l’homme, la démocratie et la promotion de la paix. Cet objectif politique est mentionné dans l’article 1 de la Charte de la Francophonie adoptée à Antananarivo en 2005.

Officiellement, dans ce domaine, l’action de la Francophonie est articulée autour de la promotion :  des droits de l’Homme, de la gouvernance et de la culture démocratique ainsi que de l’état de droit en renforçant les capacités des institutions judiciaires et la diffusion de l’information juridique afin de promouvoir la paix et la sécurité humaine en renforçant les capacités d’alerte précoce, en accompagnant les processus de transition.

Pour comprendre la construction politique de la Francophonie, il nous faut retenir deux déclarations  essentielles, celle de Bamako de 2000 ainsi que celle de Saint-Boniface en 2006. Ce sont ces deux déclarations qui ont fourni à la Francophonie les grandes orientations et les cadres d’action précis et ambitieux.

La déclaration de Bamako au Mali en 2000 sur la démocratie, les droits et la liberté. S’il y avait une phrase importante à retenir de cette Déclaration, ce serait que « Francophonie et démocratie sont indissociables ». À partir de là, le reste de la Déclaration en est le prolongement. Pour résumer les engagements pris à Bamako : la tenue d’élections libres, fiables et transparentes ; la promotion d’une vie politique apaisée et la promotion d’une culture démocratique intériorisée et le plein respect des Droits de l’Homme.

La Déclaration de Saint-Boniface au Canada en 2006 sur la prévention des conflits et la sécurité humaine. De la même manière, s’il fallait retenir une idée principale de la Déclaration de Saint-Boniface, ce serait que la Francophonie y a affirmé haut et fort la volonté d’orienter son action en coopération avec les organisations internationales (ONU) et régionales (Union Africaine) et de promouvoir ainsi la collaboration en vue de répondre aux grands problèmes du 21ème siècle. Réciproquement, cette volonté de reconnaître les autres organisations comme des interlocuteurs prioritaires est un moyen pour la Francophonie d’être reconnue en retour comme un acteur légitime de la scène internationale. Lors de cette déclaration, les membres de la Francophonie ont mis l’accent sur trois questions majeures en termes de géopolitique : la prévention des conflits et la lutte contre une certaine pérennisation des conflits dans les    pays du sud ; la question du désarmement dans la promotion de la paix ; l’aggravation des inégalités entre les pays du nord et du sud.

Ces deux Déclarations  sont donc les cadres qui définissent les orientations de la Francophonie pour les questions de démocratie, des droits de l’homme et de la paix.

Mise en œuvre des orientations politiques
Les grandes orientations promulguées par les Déclarations de Bamako en 2000 et de Saint-Boniface en 2006 ont renforcé la Francophonie qui s’est donné des objectifs politiques et mis en valeur son rôle de facilitateur dans les sorties de crise. Une fois ces grandes orientations dégagées, il convient d’analyser leur mise en pratique au sein de l’espace francophone. Ainsi, après la question du « quoi », il s’en suit la question du « comment ».

C’est-à-dire, comment sont mises en œuvres les Déclarations et les Résolutions, par quels outils ? Depuis le dixième « Sommet des Chefs d’États et de Gouvernements » de 2004 à Ouagadougou au Burkina Faso, la Francophonie s’est dotée d’un outil d’action pertinent : le « Cadre Stratégique Décennal 2005 - 2014 ».

Celui-ci formule les orientations stratégiques et les principes directeurs qui s’imposent à la programmation de l’OIF et des opérateurs de la Francophonie. Ce Cadre permet de recentrer les actions de la Francophonie en fonction des priorités déterminées par les différents sommets. Outre son avantage en termes de visibilité de l’action francophone, il permet d’éviter une forme d’éparpillement des politiques francophones en imposant une feuille de route claire et compréhensible par tous.

C’est donc en concordance avec cette feuille de route que sont construites les Programmations de l’OIF. Ces Programmations précisent les modalités d’action de la Francophonie dans le domaine de la démocratie, des droits de l’homme et de la prévention des conflits. Si l’on veut connaître les actions menées par la Francophonie dans ce domaine il faut se reporter à la Programmation quadriennale que l’on trouve en ligne sur le site de l’OIF.

.Un des buts de la Francophonie est aussi de donner à la langue française un nouvel élan, la possibilité d’être parlée par une partie importante du monde actuel, la possibilité de garder un rôle prépondérant dans les Organisations Internationales. Pour atteindre ce but, la Francophonie doit mener une lutte acharnée dans le monde de globalisation où le basic english tend inexorablement à s’imposer.

Dans le domaine de l’éducation c’est surtout l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie), l’opérateur principal de la Francophonie, qui assure la mise en œuvre des projets éducatifs. La Francophonie à travers l’AUF s’est résolument engagée dans la mise en œuvre d’un vaste dispositif d’appui aux universités du Sud. La langue et l’éducation restent des points sensibles de l’action francophone. Elles se retrouvent mal armées face au développement spectaculaire de l’utilisation du Globish .En ce qui concerne la production et la diffusion de la recherche : pour être reconnus et validés au niveau européen et mondial, on peut estimer que les travaux doivent être rédigés, exposés et publiés en anglais, les instances de validation favorisant les travaux en langue anglaise même lorsqu’il s’agit  d’un mauvais anglais. Ce qui banalise la recherche. Enfin la tendance à angliciser les Organisations Internationales, à produire des documents internationaux en anglais. Saisir la Culture aux prises de la différence c’est préalablement poser la question de la diversité culturelle qui a fait couler beaucoup d’encre. C’est dans cette optique que l’Organisation internationale de la Francophonie, à travers ses Sommets et les orientations politiques et doctrinales qui en découlent, considère le respect de la diversité culturelle et linguistique comme la condition préalable des rapports sociaux mais aussi la condition permanente de leur reproduction. L’heure est alors au dialogue des cultures et à la synthèse des différences afin de consolider les échanges entre les civilisations. Pour la Francophonie, il faut opter sans délais pour une autre mondialisation, plus humaniste où les biens culturels ne seront plus considérés comme de simples marchandises mais comme des biens communs de l’Humanité qu’il faut préserver.

La consécration: la Convention de l’UNESCO  sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles
En effet, c’est en l’an de grâce 2005, sous l’impulsion de la Francophonie et du gouvernement français, qu’une Convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est adoptée sous l’égide de l’UNESCO. Un grand bond en avant. Un grand pas de la protection des identités et donc, de la diversité des cultures.

Cet instrument de dimension internationale permettra à chaque communauté d’inscrire, sans violence, au tableau de l’immatériel, les valeurs symboliques les plus sûres et le plus chères qui la caractérisent. Ainsi, cette Convention historique qui date de plus de deux cent ans après la Déclaration universelle des droits de l ‘Homme et du Citoyen de 1789, consacrera tout bonnement le droit des peuples à disposer de leur culture. La Francophonie est l’origine, le fondement et le catalyseur de cette consécration. Aujourd’hui il est de notoriété publique que l’Organisation internationale de la Francophonie joue un rôle pionnier dans le dialogue des cultures et la gestion des conflits dans le monde..

Les décisions, orientations et politiques de la Francophonie dans ces domaines-là sont nombreuses et variées. Mais quelles sont les conditions réelles de mise en œuvre ou d’application de ces mesures issues de la Conférence des chefs de gouvernement ayant le français en partage?

Il convient de rappeler que la Francophonie, malgré sa présence affirmée sur tous les fronts de la Mondialisation, ne dispose pas de traité, rendant ainsi sa personnalité juridique incertaine et sa politique non contraignante à l’égard des pays qui font partie de l’Organisation.

Néanmoins des résolutions et des avis solennels sont adoptés occasionnellement par l’Assemblée parlementaire francophone, l’organe consultatif de la Francophonie, rappelant, encourageant ou recommandant les pays membres à tenir compte de telle déclaration ou principes de tel sommet, de ratifier telle convention ou traité, en un mot, d’assurer le suivi de l’orientation politique et doctrinale de la Francophonie.

Les politiques de mise en œuvre de l’orientation doctrinale de la Francophonie sont purement impulsées par l’organe consultatif, l’assemblée parlementaire francophone et/ou par le comité internationale de suivi devenu Conseil permanent de la Francophonie. Mais il n’existe aucune contrainte juridique vis-à-vis des États francophones qui n’appliqueraient pas les recommandations et résolutions issues de la Conférence des chefs d’États et de gouvernement ayant le français en partage.

La Charte de la Francophonie de Antananarivo de 2005, logée dans la coquille institutionnelle de Niamey (1970) amendée à Hanoi en 1997, ne permet aucunement à la Francophonie d’avoir le statut juridique qu’elle mérite au regard du droit international et à l’instar des systèmes internationaux tels que l’ONU.

Architecture des Alpes occidentales: la Vallée d'Aoste comme exemple de tradition et d'innovation.
d'ALINA CORTESE

La période de quarantaine et d'isolement à laquelle nous avons dû faire face ces derniers mois nous a amenés à explorer davantage notre territoire et à redécouvrir les beautés cachées de nos vallées. Le 9 octobre, le bivouac Claudio Bredy a été inauguré dans la vallée de Vertosan, le seul dernier exemple d'une architecture qui maintient l'union entre fonctionnalité et territoire.

La structure est le résultat d'un projet coordonné par une équipe italo-suisse, composée de Skye Sturm et Chiara Tessarollo, et est la démonstration que la technologie conduira à une évolution de plus en plus avancée dans la construction de nouveaux bâtiments, en particulier en altitude.

La structure, en effet, est couverte de panneaux photovoltaïques qui exploitent l'exposition au soleil et dispose d'une grande fenêtre panoramique sur les flancs de la vallée.

Cependant, il ne faut pas oublier que les structures que l'on a vu naître ces dernières décennies, de plus en plus intégrées au territoire et à la morphologie environnante, ne sont pas des nouveautés dans les Alpes. La maison de montagne traditionnelle, en effet, est construite avec une technique extraordinaire pour s'adapter aux conditions environnementales extrêmes telles que les températures, les excursions thermiques, les précipitations, le vent, les inclinaisons du terrain, les charges de neige, les glissements de terrain et les avalanches. L'architecture devait être une réponse simple et surtout fonctionnelle aux besoins concrets de ceux qui vivaient en montagne. La maison était un lieu utilisé à la fois pour le logement et pour l'activité humaine, de l'agriculture à l'artisanat, du travail au commerce. La structure du bâtiment variait selon la fonctionnalité, et ainsi les maisons ont été érigées flanquées d'étables ou divisées entre l'espace de vie et la grange.

Les moments de la journée étaient ainsi séparés et clairement marqués par l'organisation des salles. Tout visait à simplifier les tâches et la vie des habitants.

Les bâtiments alpins se sont développés au fil des siècles. On estime que les bâtiments sont apparus vers 1000 - 1400 après JC, et bien sûr, les structures de chaque région ont des détails distinctifs. Cependant, généralement toutes les maisons ont des éléments récurrents, tout d'abord le plan carré ou rectangulaire et le toit à deux versants.

Souvent, il y avait un socle de pierre qui reposait directement sur le sol sans fondations, comme un prolongement du sol, une mimésis totale avec le paysage. La position était alors fondamentale: les structures étaient érigées à proximité d'autres maisons, de sources d'eau et avec une bonne exposition au soleil.

Au-dessus du socle, le bâtiment a pu se développer de trois manières différentes : entièrement en bois, en pierre avec une toiture à structure en bois et couverture en pierre, plus précisément en losange, ou avec une combinaison de pierre et de bois.

La pierre était utilisée pour les bâtiments qui nécessitaient une sécurité particulière, pour les personnes et les produits agricoles, et qui devaient résister aux éléments. Elle était posée en assises horizontales, avec ou sans mortier, pour une épaisseur de paroi d'au moins 50 cm. Des pierres plus grosses pourraient être placées dans les coins ou autour des ouvertures telles que les portes et les fenêtres. La pierre des murs pouvait être laissée apparente ou enduite de mortier de chaux. Ce type d'enduit irrégulier qui suivait le mouvement de la pierre sous-jacente a donné à la maison un aspect naturel et encore mieux inséré dans le contexte environnemental.

Souvent les plâtres étaient décorés et ces ornements étaient destinés à communiquer le bien-être d'une famille, l’appartenance à un groupe donné ou une date importante, généralement la date de construction.

Bien que peu de ressources soient disponibles, la combinaison de la pierre et du bois a permis d'obtenir des solutions infinies en exploitant les matières premières que les Alpes fournissaient. Les populations ont ainsi développé des solutions techniques extrêmement intelligentes, observant attentivement l'espace dans lequel le bâtiment allait surgir et ses ressources. Construire simplement et avec le peu de matériaux disponibles localement donne naissance à un modèle, un type de bâtiment reconnaissable avec une identité claire, qui au fil des années n'a cessé de fasciner et d'inspirer les architectes. La fusion harmonieuse des structures avec le territoire et le climat est l'un des éléments clés recherché dans l'architecture alpine d'aujourd'hui. Cependant, les concepteurs sont confrontés à un défi, c’est-à-dire trouver un point d'équilibre: la tradition de construction séculaire doit être traduite dans une forme esthétique dans l'air du temps. La technologie contemporaine doit s'intégrer dans un environnement naturel majestueux tout en respectant un équilibre fragile. Lorsque l'architecture alpine parvient à atteindre cet objectif, de véritables joyaux surgissent dans des lieux inhabitables comme le bivouac Claudio Bredy et le renversement architectural du SkyWay à Courmayeur.

Comme l'a dit l'historien des Alpes Luigi Zanzi, « Plus le défi naturel est difficile et plus la réponse technologique est complexe » et c'est précisément cette réactivité qui permet à l'architecture alpine d'évoluer au fil des siècles.

Le Forum Francophone - décembre 2019

Le forum francophone - décembre 2019

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Le Forum Francophone - avril 2019

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